Capture
d'écran par Crab
Na Putu - Le Choix de Luna
Un
Film diffusé sur arte, hier vendredi 23 Novembre 2012
D'emblée
je dirais que ce film est à juger en fonction de son genre,
il est évident que quand il s'agit à proprement parler de cinéma,
c'est à dire d'Art, je peux revoir et revoir cinquante fois '' la
règle du jeu '' de Jean Renoir
Le
choix de Luna
dans son genre est bienvenu, répond à l'actualité ; ce que
je peux en dire, c'est escompter qu'un jour, le plus tôt sera le
mieux, que ce film n'aura plus qu'un intérêt historique...après
avoir bien rempli son office
Dans
cette perspective il me paraît évident que ce film doit être vu
par tous,
d'autant qu'après la lecture d'une bonne vingtaine d'articles
publiés dans la presse émanant de la critique à propos de
cet excellent film,
j'ai
relevé plusieurs appréciations que j'estime timorées ou à coté
du sujet central de l' histoire intime bien racontée d'un couple
évoluant dans un environnement particulier, celui propre à la
Bosnie d'aujourd'hui
Un
pays, une société bosniaque par certains aspects n'est sans
rappeler les menaces que la religion, partout en Europe, fait
toujours peser sur les libertés individuelles ou sur le statut de
la femme quand ce n'est pas périodiquement d'entretenir la
déconsidération de l'homosexualité
D'une
manière générale pour la critique d'insister un peut trop sur les
blessures laissées par la guerre en Bosnie, quand ce n'est pas de
dire que le sujet est '' en apparence l'extrémisme religieux '' dont
le traitement manquerait de subtilité, d'ajouter
que la réalisatrice, ce qui est un comble, aborde l'image
du couple entre traditions castratrices et modernité de façon
outrancière -
Voilà à peu près ce qui ressort de l'ensemble des articles lu dans
la presse
Hors,
dans ce film l'arrière-fond d'après-guerre est anecdotique, ce
n'est pas seulement l'extrémisme salafistes qui est déconstruit
mais le code ou la moraline musulmane, suffit de se reporter, plus
haut sur la page, aux captures d'écran pris sur la bande d'annonce
pour le vérifier
L'opposition
entre la moraline musulmane et la modernité outrancière ?
En
effet Luna est une femme moderne, réfléchie en toute circonstance,
faisant preuve à tout égard d'une extrême lucidité, responsable,
consciente que ses actes sont la cause de son avenir, question :
où
est l'outrance ?
Luna
aime sa vie de femme :
Luna sait s'amuser avec ses amies et amis, entretient de bonne
relations avec ses proches, elle apprécie sa vie professionnelle et
refuse de vivre sous-servitude, en un mot de se soumettre à la ''
morale
'' sexiste et sexo-séparatiste du patriarcat sacralisé par la
religion musulmane
[
Se référer à son refus de séjourner plus deux jours dans un camp
d'endoctrinement édifié par des salafistes, puis par la suite à
sa visite impromptue d'une mosquée où elle découvre la cérémonie
en cours d'un mariage contraint...
]
Luna,
dans ce scénario, symbolise le féminisme universel :
une femme libre, autonome, financièrement indépendante de
l'homme, ce qui lui permet d'autant plus librement de décider de se
séparer de son ex-compagnon
Bien
qu'il eût essayé de la retenir,
Luna
lui dit que c'est à lui de revenir,
c'est à dire pour lui, de cesser de vivre dans l'illusion, de sortir
de la religion, tout en sachant ou comprenant que de toute façon
c'est trop tard...ici, à ce moment précis finit leur histoire
commune, elle part s'occuper et prendre soin d'elle
Luna
la bosniaque compte parmi ces femmes qui ne poignardent pas les
autres femmes dans le dos,
son attitude, sa position n'est pas sans rappeler que dans notre pays
les libertés individuelles, de conscience, de liberté d'expression,
d'obtention de droits pour avoir le choix ne dépendent plus ou ne
doivent plus du tout dépendre du religieux
Le
fond c'est le droit d'une femme de choisir, dans le film Luna est
sexuée, symboliquement représente la modernité radicalement
opposée aux traditions castratrices
Luna
caricaturée par la critique, ce qui démontre une fois de plus que
le sexisme, dans notre pays, à la vie dure où à longueur d'année
continuellement est mis en avant la notion d'islamophobie sans autre
sens que de tenter d'empêcher le décryptage d'une religion qui
abaisse le statut de la femme, la réduit à un rôle complémentaire
de l'homme et à la fonction exclusivement de procréatrice [
exclusivement
procréatrice, dans le film, le seul devoir que ne manque pas de lui
rappeler la salafiste
]
Dans
notre pays, la critique relativement bigotisée, réductrice, oppose
le traditionalisme mortifère, donc castrateur à une sorte de vision
dénaturée de la notion ou du concept de modernité en prenant appui
ou pour alibi ( ce
qui est très dans le ton de la religion
) les mœurs des uns et des autres à l'image de la salafiste qui
dans sa voiture s'adressant à Luna « l'Occident tue la
féminité qui est en nous », traduire par « procrée et
tais-toi » ! - Crab
- 24 Novembre 2012
Suite :
.
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La poésie dit l'essentiel avant que la philosophie ne s'en mêle, et dans toute l'histoire de la vie spirituelle de l'humanité il n'y a jamais qu'un seul créateur, le poète, ainsi qu’un unique miracle, la musique.
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Athée libertaire et non athée chrétien, amoureux des arts et plus particulièrement de l'Opéra.
Prioritairement engagé pour combattre l'antisémitisme et participer au débat public afin de réunir les conditions d'un changement ouvrant la voie à une démocratie avancée. En remplaçant le système politique actuel jacobin ou monarchique par une république girondine.
Claude Bouvard
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