samedi 2 janvier 2016

Je veux que ma fille soit libre


Pour une femme éprise de liberté être islamophobe, c'est naturel – c'est le contraire qui l'est pas. Crab
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La nouvelle vie de jeunes Afghanes à Berlin
LE MONDE | 31.12.2015
 
Dans le gymnase de la Gürtelstrasse à Berlin, transformé en camp de réfugiés, avoir une valise à roulettes est devenu l’ultime rêve de Mina, une jeune fille afghane aux yeux en amande. Depuis que sa famille est arrivée en Allemagne il y a trois semaines, son frère, Ali, 17 ans, lui a permis de couvrir ses cheveux, non pas avec un foulard, mais avec un chapeau. Ali reste toutefois intransigeant au sujet du maquillage. « Regarde ! Les Européennes se maquillent à peine, lui a dit le jeune garçon, Arrête de le faire. C’est trop tape-à-l’œil. » Mais Mina, 16 ans, continue à mettre son rouge à lèvres rose, du mascara, porte des bagues et épile encore plus minutieusement ses sourcils.
Mina, Ali et leur mère sont partis il y a deux mois de Robat Karim, ville située dans le sud de la province de Téhéran, en Iran. Après avoir traversé la Turquie, ils ont ensuite rejoint sur un bateau l’île grecque de Mytilène. De là, ils ont été dirigés par l’ONU vers Athènes. Après, ils sont passés par la Macédoine, la Croatie, la Slovénie, l’Autriche et ont finalement atterri à Berlin. Depuis trois semaines, ils vivent dans ce gymnase surchauffé avec 200 autres réfugiés, des Syriens, des Irakiens, des Afghans et des Européens venus de l’est. Pour se construire une intimité, des familles ou des compatriotes rapprochent leurs lits à deux étages et installent des rideaux.
Rêve et révolte
Quand il faut se rendre au LaGeSo, l’Office d’Etat de la santé et des affaires sociales, afin de récupérer leur allocation mensuelle de 218 euros, c’est toujours Ali qui monopolise la parole, prend des grands airs, réduit au silence sa sœur et sa mère âgée de 56 ans, lorsque cette dernière raconte ses souffrances sur le chemin de l’exil. En présence d’Ali, Mina ne parle pas, se met à l’écart, au point qu’on oublierait presque sa présence.
Pour parler librement avec Mina, il faut la retrouver toute seule, loin de son frère. Il faut venir la chercher à une heure précise devant le camp pour l’emmener faire un tour au centre commercial à proximité. Même si elle connaît les caractères latins – la jeune fille a pris des cours d’anglais en Iran –, elle n’ose pas trop sortir toute seule du camp. Mais depuis qu’elle est en Allemagne, elle éprouve comme un sentiment de révolte. Mina rêve d’aller à l’université et d’étudier le graphisme, ce qu’elle n’aurait pas pu faire en Iran. « Je me suis arrêtée en classe de troisième. Ça coûtait très cher pour les Afghans et à la fin de chaque année, l’école refusait de nous donner nos attestations de diplômes. »
Si son frère bouillonne de colère à l’idée qu’un jour sa sœur puisse avoir un petit ami, Mina n’entend pas se passer de ce qu’elle qualifie de « naturel ». « Les hommes afghans ont été élevés comme ça. Leur sœur est leur honneur. Ils ne laissent personne l’approcher, dit-elle. De mon point de vue, c’est la nature humaine. Ça peut arriver. Dans ce cas-là, peut-être que je ne lui dirai rien. » Et s’il finit par savoir ? « En Allemagne, il n’a pas le droit de me frapper. Je suis contente d’être ici. »
« Je veux que ma fille soit libre »
Ce sentiment d’être davantage protégée contre les hommes de la famille, Shakila, une Afghane de 27 ans, le partage avec Mina. « Mon mari me frappait en Iran, explique cette mère de deux jeunes enfants qui vit depuis deux mois dans le gymnase de la Gürtelstrasse. En Afghanistan non plus, les femmes ne sont pas bien traitées. Mais ici, j’ai dit à mon mari qu’il ne pourrait plus me traiter comme avant. Je suis contente d’être là… Très contente. »
« Mon mari me frappait en Iran. Mais je lui ai dit qu’ici il ne pourrait plus me traiter comme avant », raconte Shakila, une réfugiée afghane âgée de 27 ans
Ses mots sont graves, mais Shakila déborde, elle aussi, de joie de vivre. Par ce petit matin glacé de décembre 2015, ses rires et sa légèreté animent la salle à manger du gymnase. Même si Shakila a laissé tomber ses grands rêves, dont celui de devenir enseignante, elle projette ses envies sur sa fille de 3 ans, Madina : « J’espère que ma fille ne subira pas les souffrances que j’ai connues. Je veux qu’elle soit libre. Qu’elle ne soit pas opprimée, frappée par un homme. Je veux qu’aucun mec ne puisse lui dire que c’est lui le chef, le maître de la maison. »
Tout comme Shakila, Zahra ne se voit pas atteindre les sommets. Née à Téhéran, cette jeune Afghane au visage enfantin – qui, sur la route de l’exil, a failli se noyer avec sa famille dans la mer Egée – n’a jamais pu aller à l’école en Iran. « Je suis illettrée. Mais je ne suis partie d’Iran que pour mon fils, Erfan, pour qu’il puisse devenir médecin ou ingénieur », dit-elle. Certains samedis, les gérants du centre d’accueil ramènent des machines à coudre dans le gymnase. Zahra, couturière professionnelle, se met derrière l’une des machines et refait les ourlets du pantalon d’une des assistantes du camp. « Je veux les aider pour les remercier », glisse Zahra.
Zahra, Mina et Shakila attendent leur rendez-vous pour enregistrer leur empreinte digitale. Ensuite, avec leur famille, elles peuvent être envoyées dans d’autres villes allemandes, mais elles s’habituent peu à peu à Berlin. D’ailleurs, depuis son arrivée, Mina ne s’est jamais sentie menacée ou méprisée en tant qu’étrangère. Une fois, dans le métro, elle était assise pas loin de deux garçons arrivés quatre mois plus tôt de Harat, grande ville de l’ouest de l’Afghanistan. Leur manuel d’allemand ouvert sur les genoux, les deux jeunes, ayant du mal à répondre à une question, ont demandé de l’aide à une Allemande assise en face d’eux. Elle s’est penchée sur le manuel, a lu attentivement la question et leur a expliqué en détail la réponse. Mina prend toujours du plaisir à se souvenir de cette scène.
Cependant, elle croit, comme ses congénères, que les Afghans sont discriminés par les autorités par rapport aux Arabes, aux Syriens notamment. « Il y a toujours quelqu’un qui parle arabe parmi ceux qui sont censés s’occuper des réfugiés et comme ça, les Arabes bénéficient des aides les meilleures, et pas nous », s’indigne Mina. Du coup, toutes ces jeunes femmes craignent que l’Allemagne ne les expulse vers l’Afghanistan, le pays que certaines d’entre elles n’ont pas connu mais qui évoque pour elles « la lapidation des femmes », « la guerre » et « la violence quotidienne ». « Et si après toutes ces souffrances, après que nous avons mis en danger notre vie, les Allemands finissaient par nous renvoyer en Afghanistan ? », s’agite Mina, avant que sa mère ne tente de la rassurer
Ghazal Golshiri (Berlin, envoyée spéciale)



Sur la route, les femmes migrantes plus vulnérables face aux violences

Viols et violences
Pour celles qui avancent seules sur la route, tout est plus risqué. Pour assurer leur sécurité, certaines se regroupent, souvent par région d’origine. D’autres se mettent sous la protection d’un homme, plus ou moins bienveillant. A Athènes, une jeune Afghane de 19 ans racontait ainsi avoir acheté sa protection en épousant sur la route le chef du groupe afghan qui les encadrait. L’union avec cet homme de 50 ans, lui-même déjà marié deux fois, avait arrêté les tentatives de viols par ses camarades de marche, des paysans afghans ultra-conservateurs.
Comme les hommes, les femmes font face à la violence des autres migrants, des passeurs… Voire des autorités. Mais, outre les coups et les humiliations, des témoins racontent ce qu’un rapport de Human Rights Watch (HRW), publié le 21 septembre, nomme des « gender specific violences », des violences spécifiques envers les femmes. Soit des agressions sexuelles, allant du harcèlement au viol.
Une mère de famille syrienne rencontrée à son arrivée en France nous a ainsi confié avoir été témoin de viols de jeunes filles à l’intérieur du camp de Gazi Baba, en Macédoine. Avec force détails, elle a porté de graves accusations contre la police macédonienne qui selon elle réclamait des faveurs sexuelles contre de l’eau ou du pain. Un témoignage recoupé par une jeune femme du même groupe, qui raconte avoir été harcelée puis épargnée en prétendant être enceinte et déjà mariée.
Ces témoignages sont corroborés par le rapport de Human Rights Watch, qui dénonce les violences policières envers les migrants en Macédoine :
« Un ancien gardien a dit qu’au moins deux policiers du centre de détention [de Gazi Baba] s’étaient vantés d’avoir eu des relations sexuelles avec des détenues.
« Ils m’ont dit ‘Si tu veux le faire, on peut arranger ça pour toi’. Ils ne se cachaient pas. Ils en étaient même fiers. »
Extrait du rapport de Human Right Watch
...ect. ect. ect.

[ Pour ma part, depuis plus de vingt ans, j'écris régulièrement, en rapport avec l'actualité, qu'il fallait prioritairement organiser des filières pour aider les femmes éprises de liberté désireuses de fuir les pays dominés par les musulmans, car dans ce '' monde islamique '' l'inconscient de la plupart des hommes musulmans et d'une bonne partie des femmes musulmanes structuré ou aliéné par la religion est indécrottable et pour longtemps encore - Crab 02 Janvier 2016 ]
Suites : Ne pas croire immunise contre l'intolérance
http://laicite-moderne.blogspot.fr/search?q=islam+-+biblioth%C3%A8que
ou sur : Islam - bibliographie
http://laiciteetsociete.hautetfort.com/0-islam-bibliographie/





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La poésie dit l'essentiel avant que la philosophie ne s'en mêle, et dans toute l'histoire de la vie spirituelle de l'humanité il n'y a jamais qu'un seul créateur, le poète, ainsi qu’un unique miracle, la musique.
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Athée libertaire et non athée chrétien, amoureux des arts et plus particulièrement de l'Opéra.
Prioritairement engagé pour combattre l'antisémitisme et participer au débat public afin de réunir les conditions d'un changement ouvrant la voie à une démocratie avancée. En remplaçant le système politique actuel jacobin ou monarchique par une république girondine.
Claude Bouvard

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