samedi 23 février 2013

Oscar des Oscars


Capture d'écran : Golshifteh Farahani


'' J'ai tout vu à Hiroshima ''
Je n'oublierais jamais, à vingt ans j'ai été ébloui par Emmanuelle Riva, personnage central du film '' Hiroshima mon amour '', magnifiquement interprète, sans que cela n'enlève rien à la qualité de sa prestation dans le film '' Amour '', mais voilà notre '' petit monde des oscars '', cette année encore sera passé à coté d'un film essentiel

L' Oscar des Oscars
« Syngue Sabour » d’Atiq Rahimi aurait mérité l'Oscar des Oscars, pour et pas seulement son non conformisme, un film hors norme qui n'entre dans aucune case, ce qui est sans doute quelque peu dérangeant pour le '' peuple des oscars '' qui d'un jury à l'autre, d'une année à l'autre, dépasse trop rarement l'émotionnel par plus de profondeur - témoignage absolu d'un mode de pensée le plus souvent binaire

« Syngue Sabour »
Ce film d’Atiq Rahimi, adapté de son propre roman, prix Goncourt 2008
Dans le chaos de l'Afghanistan, dans le film mariée de force à seize ans à un homme qu’elle ne connait pas, Golshifteh Farahani joue le rôle d’une jeune femme afghane dont le vieux mari, pas même à la suite d'un combat, mais suite à une bagarre avec des combattants du même bord que lui, est dans le coma avec une balle dans la nuque
En présence de cet homme inerte, elle lui parle...
Seule la « pierre de patience », cette pierre magique que l’on pose devant soi pour lui confier tous ses secrets, est là pour l’écouter

Tariq Rahimi explique comment il a libéré la parole de son héroïne :
« La femme afghane, comme toutes les femmes du monde, a un corps, des rêves, des désirs, des plaisirs... Dans une société phallocrate, tout lui est retiré. Nous sommes ici en Afghanistan avec les barbus, les talibans, et au milieu de tout ça, il y a une femme qui ressent des choses
Pour qu’un être opprimé, dans un pays comme l’Afghanistan, puisse enfin prendre la parole, il fallait d’abord paralyser ce système dictatorial. A travers le corps inerte du mari, c’est tout le système qui est paralysé, blessé... Celui de l’héroïne peut enfin s’ouvrir et s’épanouir »

La parole libérée
Ce film est essentiellement un long et extraordinaire monologue où la parole libérée de cette femme afghane est magique, puissante, dévastatrice, elle fait voler en éclat toutes les burqas de la terre, se passe dans un monde où tout s’écroule autour d’elle, à coups de rafales de kalachnikovs, de roquettes, et d’imams corrompus
''... fait voler en éclat toutes les burqas de la terre... ''


Suite :

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La poésie dit l'essentiel avant que la philosophie ne s'en mêle, et dans toute l'histoire de la vie spirituelle de l'humanité il n'y a jamais qu'un seul créateur, le poète, ainsi qu’un unique miracle, la musique.
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Athée libertaire et non athée chrétien, amoureux des arts et plus particulièrement de l'Opéra.
Prioritairement engagé pour combattre l'antisémitisme et participer au débat public afin de réunir les conditions d'un changement ouvrant la voie à une démocratie avancée. En remplaçant le système politique actuel jacobin ou monarchique par une république girondine.
Claude Bouvard

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