L'OBS
Le débat Houria Bouteldja-Gilles Clavreul : y a-t-il un danger indigéniste ?
DISSENSUS. La mouvance "décoloniale" tente de substituer le prisme de la "race" à celui, plus traditionnel, de la "classe". Cette ethnicisation militante était jusque-là l'apanage de l'extrême droite. Depuis l'apparition des Indigènes de la République, elle risque de contaminer la gauche. Débat.
Par Carole Barjon, Sara Daniel, Rémi Noyon, et Timothée Vilars - Publié le 06 novembre 2018
Faut-il donner la parole aux extrémistes, au risque de leur offrir le moyen de propager leurs idées ? La question se pose depuis le début des années 1980, hier avec Jean-Marie Le Pen, aujourd'hui avec les défenseurs de thèses racialistes. "Le Nouvel Observateur" n'a jamais interviewé le fondateur du Front national. Pourquoi donnons-nous à présent la parole en débat à la cofondatrice des Indigènes de la République, parti essentialiste, né en 2005, qui ethnicise le débat et affirme, ici même, se situer en dehors du cadre républicain ?
Tout simplement parce que cette idéologie divise et contamine d'abord et avant tout, notre camp, celui de la gauche. Certes, la mouvance décoloniale n'existe pas sur le plan électoral, au contraire du parti lepéniste. Mais elle bénéficie de relais complaisants dans les médias de gauche, et dans certains milieux universitaires, proches des gauches radicales.
Projetons-nous un instant en 2020, année des élections municipales, à l'occasion desquelles le Parti des Indigènes de la République "ne s'interdit rien". Dans les rangs socialistes, on s'inquiète déjà de la possibilité d'ententes locales entre certains élus de gauche et des militants décoloniaux. A tort, peut-être. Mais, comme on sait, le clientélisme politique est aussi une grande machine à recycler les extrêmes.
Il nous semble donc important que chacun connaisse les thèses développées par ce microparti, combattues ici par Gilles Clavreul, ex-délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Porte-parole au talent rhétorique indéniable de la théorie décoloniale, Houria Bouteldja professe la haine de l'État-Nation. En embrouillant le débat par de savants syllogismes et un lexique très personnel, elle joue à l'envi sur le champ sémantique de l'antiracisme de manière à se dédouaner de tout racisme anti-blanc…
Elle se défend d'être antisémite, mais, pour expliquer qu'il n'y aurait de vrai racisme que d'État, elle ne craint pas de recourir à des comparaisons glaçantes, comme celle des "indigènes judéophobes (sic) [qui] n'ont pas les moyens d'affréter des trains pour Auschwitz"… Pour elle, les "indigènes" ne peuvent être que des victimes… même lorsqu'ils s'appellent Mohamed Merah !
Il est aussi utile de rappeler que, d'après elle, la répression qui vise les homosexuels dans bon nombre de pays musulmans est le simple résultat de l'influence occidentale et de ses "normes hétéro-sexistes"… Et de savoir qu'elle dénonce désormais un nouvel "impérialisme gay".
On peut trouver délirante la prose de madame Bouteldja. Elle est en tout cas instructive. Et ceux qui seraient tentés, le cas échéant, par un compromis avec son mouvement ne pourront pas prétendre l'ignorer.
Carole Barjon et Sara Daniel – Suite de l’article sur L’OBS
Suites - Féminismes
http://laicite-moderne.blogspot.com/2018/10/feminismes-octobre-2018.html
Suites 2 - Par sa " manière d’être "
http://laicite-moderne.blogspot.com/2018/09/par-sa-maniere-detre.html
Suites 3 - La grandeur de l’Occident
https://laicite-moderne.blogspot.com/2018/11/la-grandeur-de-loccident.html
Suites 4 - Laïcité – Blasphème - Euthanasie
http://laicite-moderne.blogspot.com/2018/11/laicite-blaspheme-euthanasie.html
Voilées ou couvertes de pied en cape.
RépondreSupprimerLes signes islamiques de l'abaissement du statut des femmes comptent parmi les nombreuses violences faites aux femmes libres d'esprit - en outre caractérise le refus de la mixité par l'essentialision des hommes, attendu que contre-nature la morale islamique ne peut admettre ce qui est réellement scientifique; c'est à dire '' l'attirance sexuelle '' entre femmes et hommes ou personnes non-hétérosexuelles dans le seul but par empêchements ou interdits d'interdire le sexuel dans les sociétés musulmanes et partout ailleurs dans le monde. C'est une maladie à l'origine de toutes les frustrations et si là où il y a du pétrole la misère n'est pas économique mais règne la frustration ( surtout pour les femmes ) - ailleurs le cumul misère économique et asexualité sont les causes majeures de toutes les violences sur les femmes et un agent majeur de non-développement économique de ces pays ou milieux musulmans, grands corps malade.