dimanche 18 août 2019

Saigner au nom d’une tradition ininterrompue


Qui se ressemble s’assemble
Bayonne ou les droits des animaux "bayonnés" par deux ministres amoureux de la ruralité.

Populaire et sublime ?
Michel Onfray disait de Macron "un enfant", il aurait dû ajouter "pas terrible" - lequel Macron, excusez du peu, "au nom de la défense de la ruralité ou du patrimoine rural", vient à nouveau d’autoriser la chasse à courre, autant dire le rétablissement des chasses royales ou présidentielles – sacrée ruralité...le bon sens près de l’Élysée.
De la présence du chef de l’État à Chambord, aucune photo ni aucun commentaires autorisés à la diffusion sur facebook.
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Pendant qu’une trentaine de sangliers se vident de leur sang au son des cors, devant les chasseurs rassemblés, résonne la parole divine 

"La chasse est un formidable atout pour la biodiversité, le développement de nos territoires ruraux et une activité populaire à sauvegarder".
Voilà les termes dans lesquels Emmanuel Macron, chef de la république en marche arrière s'est adressé aux chasseurs à l’issue d’une chasse à courre dans la forêt du domaine de Chambord ;
mais, à présent, parlons des siens ou de ses ministres : l’un s’est fait sauvagement pincé par un homard sanguinaire pendant que certains des autres, heureux comme des papes en goguette, jouisseurs en arène, applaudissent à la torture dans les règles de la « bienséance » d’un taureau étrillé, au possible fatigué, alors sans résistance, enfin mis à mort...et tout est bien qui finit bien on ne compte plus ses héros, nous sommes à n’en point douter, dans le meilleur des mondes en marche arrière.

La présence, avec de vrais-faux passeports humanitaires, à une corrida de deux iréniques ministres Didier Guillaume et Jacqueline Gourault est une représentation de la vraie nature de "la France en marche arrière", cette frange de France jacobine soumise sans retenue à l’être suprême, platonicienne, sans cesse, depuis Robespierre, cooptée ou reconduite au pouvoir, laquelle en pays basque redécouvre "le peuple provincial" dans ce que la ruralité a conservé de plus obscur, à l’écart, au-delà de ce que le monde rural peut avoir de solaire.
C’est tellement, pour ces deux ministres, plus facile par leur présence dans les gradins de défendre la corrida au lieu d’interdire le glyphosate pour soutenir efficacement les agriculteurs ou éleveurs bios.

Bien sûr les protestataires-défendeurs de la cause animale ont bien essayé de se faire entendre, lesquels comme de bien entendu ou comme d’habitude aussitôt submergés par la vague des « belles âmes », ( toujours fortement médiatisées ), montées au créneau pour aboyer, claironner le plus sérieusement du monde sur toutes les chaînes de la télé que dans notre pays la Justice régulièrement rappelle que la tauromachie n’est pas interdite parce qu’elle fait partie "d’une tradition ininterrompue".

Quelle belle formule, ça fait envie, mais, en réalité, plutôt hurler de colère qu’autre chose ;
n’est ce pas non sans faire référence à "l’abattage rituel", une dérogation accordées à des minorités religieuses attardées, laquelle permet, sans les insensibiliser au préalable, au nom "d’une tradition ininterrompue", d’égorger vifs des animaux de consommation ?
Tout le monde parle toujours à propos de tout d’éduquer les enfants, alors, à partir de cette condition faite à l’animal, comment leur permettre d’envisager une relation de qualité avec les animaux ?

Pourquoi au nom "d’une tradition ininterrompue" ne pas autoriser l’excision ? *1
*1 - mutilation génitale des fillettes pratiquées par des croyants modérés ou pas, rire si possible - une interdiction, pas vraiment en France, comme en Espagne, suivie d’effets par les pouvoirs publics.
En Espagne les fillettes sont examinée avant et au retour des vacances scolaires...

Pourquoi au nom "d’une tradition patriarcale ininterrompue" ne pas autoriser les mariages forcés – contraints, les crimes d’honneurs, la lapidation des femmes suspectées d’adultères ou de pouvoir, en toute quiétude, tuer sa compagne insoumise ? ...et j’en passe...
CRAB


Notes : Sénat - Abattage rituel casher ou halal
Dans un rapport de novembre 2011, le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux précise que 51 % des abattages pratiqués en France sont des abattages rituels juifs ou musulmans, alors que les consommateurs musulmans et juifs ne représentent pas plus de 7 % des consommateurs français.
Selon l'avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), l'abattage rituel juif et musulman entraîne terreur et panique chez l'animal qui reste conscient et qui souffre durant son agonie.
.../...
Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt
publiée dans le JO Sénat du 17/01/2013 - page 143
La réglementation actuelle rend obligatoire l'étourdissement des animaux destinés à la consommation humaine avant leur abattage. Cependant, le code rural et de la pêche maritime (article R. 214-70) comme le droit européen (règlement du Conseil du 24 septembre 2009) prévoient une dérogation à cette obligation lorsque l'étourdissement n'est pas compatible avec les prescriptions rituelles relevant du libre exercice du culte. La Cour européenne des droits de l'homme a d'ailleurs considéré, dans un arrêt du 27 juin 2000 (affaire Cha'are Shalom Ve Tsedek c/France), que cette dérogation constituait un « engagement positif de l'État visant à assurer le respect effectif de la liberté d'exercice des cultes ». Cette dérogation fait l'objet d'un encadrement spécifique.

Suites :
Le statut juridique des animaux

Maltraitance des animaux

Qui savait ?

3 commentaires:

  1. À l’attention de Géraldine
    Les vegan suppriment la frontière entre l’animal humain et les autres animaux mais créent une frontière nouvelle avec le végétal, ce qui revient au même, dans la mesure où le végétal fait aussi partie du vivant, donc je ne peux souscrire à l’introduction d’une morale à géométrie variable.
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    Certains vegan voudraient, dans le but de protéger les antilopes des «vilains prédateurs», éduquer les lions pour en faire des végétariens - avec les oiseaux, lesquels mangent des vers de terre, je leur souhaite un bon courage.
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    Les gros poissons mangent les petits poissons, qu’y faire, et j’en passe... ?
    Manger de la viande fait partie des cycles naturels, c’est un fait les animaux se mangent entre-eux – et ce n’est pas une affaire de morale sous le prétexte que nous humains sommes conscients.
    Tout à fait d’accord pour interdire l’élevage industriel, la chasse , l’abattage rituel et de manger le moins possible de viande.

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  2. "Je suis le premier ministre de l'Agriculture à avoir une collaboratrice en charge du bien-être animal.Je suis le premier ministre de l'Agriculture qui a pérennisé le Conseil national de surveillance des abattoirs", déclare Didier Guillaume.
    RI DI CU LE, ce type ne s’entend pas parler.

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  3. À l'attention de Issa B.......l
    Crampe mentale ?
    Définition de la paresse intellectuelle, c’est la faiblesse de croire dans une religion, le pire des fake news d’un autre temps, au détriment de la connaissance et de la transmission, laquelle génère toutes les inquisitions religieuses connues à notre époque.

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La poésie dit l'essentiel avant que la philosophie ne s'en mêle, et dans toute l'histoire de la vie spirituelle de l'humanité il n'y a jamais qu'un seul créateur, le poète, ainsi qu’un unique miracle, la musique.
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Athée libertaire et non athée chrétien, amoureux des arts et plus particulièrement de l'Opéra.
Prioritairement engagé pour combattre l'antisémitisme et participer au débat public afin de réunir les conditions d'un changement ouvrant la voie à une démocratie avancée. En remplaçant le système politique actuel jacobin ou monarchique par une république girondine.
Claude Bouvard

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