Penser
pour être et non croire pour exister
Voilà
bien, un article qui devrait donner envie de s’abonner à cet
hebdomadaire pas-seulement
satyrique,
ce
qui n’est point
un vilain défaut
pour
sûr ;
un
hebdo
totalement indépendant ou seulement dépendant de ses lecteurs.
Claude
Bouvard dit CRAB
.
Racisme
systémique : c’est cadeau !
Par
Guillaume
Erner
Mis
en ligne le 6 juillet 2020 · Paru dans l'édition
1458 du 1 juillet de
l’hebdomadaire CHARLIE HEBDO
.
Parler
de racisme systémique c'est excuser l'individu raciste en lui
enlevant son libre arbitre et en le faisant passer pour victime dudit
système.
.
Jacques
Toubon cessera d’être défenseur des droits le 17 juillet,
d’où son
rapport en forme de testament, « Discriminations et
origines : l’urgence d’agir ». Largement commenté
dans les médias, ce texte est en réalité une expérience de
psychologie sociale. Vous abandonnez le plus raide des chiraquiens
parmi les associations antiracistes, quelques mois plus tard, il
parle le Bourdieu et pourfend les « discriminations
systémiques ».
Une preuve de plus que la fonction crée l’organe : un membre
des Jeunes avec Macron lâché à Notre-Dame-des-Landes se lancera
dans la permaculture. Après tout, pourquoi pas : si Staline
était devenu social-démocrate, qui s’en plaindrait ?
.
Soit,
mais faut-il se réjouir de cette conversion à la vision d’un
racisme systémique véhiculé par l’habitus de l’État,
pour parler le Toubon-Bourdieu ? Réaliser que l’ancien
camarade de Pasqua parle le gauchiste, c’est rigolo, mais en
quoi cela sert-il la lutte antiraciste ? La vraie question, c’est
le présupposé de cette vision du racisme. S’il existe un racisme
d’État, cela signifie que tous ceux qui composent l’État, des
profs aux flics en passant par les politiques, diffusent sans même
le savoir des stéréotypes racistes. Selon Toubon, « les
traitements discriminatoires sont la plupart du temps le
résultat de réflexes et processus qui ne sont pas
intentionnels ».
Comme si les fonctionnaires et l’administration étaient perclus de
biais inconscients qui diffuseraient du racisme à petite dose chaque
jour.
.
Une
conception fausse et dangereuse
.
Une
telle conception du racisme peut être qualifiée d’irrationaliste.
Elle consiste à considérer que les propos ou les comportements
discriminatoires sont portés par les acteurs à l’insu de
leur plein gré. Comme si c’était le système qui parlait à
travers eux. Une conception non seulement fausse, mais aussi
dangereuse.
Dire
que le racisme est systémique relève d’un raisonnement à la fois
circulaire et désespérant. C’est le système qui crée le
racisme, et le racisme qui soutient le système. Donc, pour supprimer
l’un, il faut faire tomber l’autre. Soit, mais comment ? Si les
superstructures qui tiennent notre société sont pourries par les
préjugés, comment attendre une quelconque amélioration du vote de
ce même système ?
.
Paradoxalement,
cette vision de l’antiracisme excuse le raciste. Ce n’est
pas l’individu qui opte pour des comportements discriminatoires,
c’est le « système » qui l’y incite. Comme si nous
n’étions que des marionnettes dénuées de libre arbitre. Dans ce
cas, à quoi bon juger ceux qui refusent de louer leur
appartement à un « racisé » ? Ce n’est pas eux qui
décident, c’est le système qui parle à travers eux. À leur
procès, ils pourraient appeler en responsabilité l’État
français, manœuvre qui n’aurait pas déplu à Jacques Vergès,
l’un des inspirateurs de cette forme d’antiracisme. Considérer
que le racisme relève d’une situation structurelle et non de choix
individuels, c’est s’empêcher de lutter contre ce mal. Puisque
les préjugés sont partout, ils sont nulle part.
.
Le
racisme systémique est le plus beau cadeau offert aux racistes
de tout poil. Si la police est raciste, pourquoi accuser les
policiers de l’être ? Un antiracisme conséquent consiste, au
contraire, à détacher l’individu de sa communauté supposée pour
le considérer comme un être responsable de ses propos et de ses
actes.
Croire
en l’existence d’un racisme systémique, c’est opter
pour le statu quo, et vouloir croire en une lutte éternelle
entre le racisme et l’antiracisme. Dans une société
démocratique, croire en un racisme d’État laisse le racisme
en l’état.
.
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La poésie dit l'essentiel avant que la philosophie ne s'en mêle, et dans toute l'histoire de la vie spirituelle de l'humanité il n'y a jamais qu'un seul créateur, le poète, ainsi qu’un unique miracle, la musique.
.
Athée libertaire et non athée chrétien, amoureux des arts et plus particulièrement de l'Opéra.
Prioritairement engagé pour combattre l'antisémitisme et participer au débat public afin de réunir les conditions d'un changement ouvrant la voie à une démocratie avancée. En remplaçant le système politique actuel jacobin ou monarchique par une république girondine.
Claude Bouvard
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